Programme
Les stages ont lieu à la MJC des Allobroges, durant des week-ends de deux ou Trois jours. Trois stages sont prévus pendant l’année. Au programme de la saison 2017 – 2018 :
« À l’écoute » de Emmanuelle PÉPIN & LÊ QUAN Ninh
- Samedi 17 février 14h – 18h
- Dimanche 18 février 10h – 18h
« Suspendre en action » de Matthieu GAUDEAU
- Samedi 17 mars 14h – 18h
- Dimanche 18 mars 10h – 18h
« La frontière fantôme » de SHERWOOD Chen
- Samedi 19 mai 10h – 18h
- Dimanche 20 mai 10h – 18h
- Lundi 21 mai 10h – 18h
Inscriptions
Les inscriptions se font en ligne jusqu’à la veille via le site HelloAsso. Suivez le lien en cliquant sur le bouton :
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Si vous ne pouvez pas vous inscrire en ligne ou que vous avez des questions, contactez nous directement ! Il est possible de s’inscrire sur place le jour même dans la limite des places disponibles.
Au prix du stage s’ajoute le prix de l’adhésion à l’association. 1€ pour une adhésion ponctuelle (à prendre pour chaque stage) ou à partir de 10€ pour les membres actifs de l’association.
Hébergement
L’hébergement n’est pas pris en charge dans le cadre des stages mais nous le facilitons entre les participants.
Merci de préciser lors de votre inscription si vous souhaitez héberger ou être hébergé.e.
Vous pouvez aussi vous rapprochez des hébergements suivants :
Programme détaillé
« À l’écoute » Emmanuelle PÉPIN & LÊ QUAN Ninh
Notre corps est un vaisseau extraordinaire, un monde vaste et complexe. Un monde sonore intense où bat le cœur, où le sang pulse, se déverse et se répand dans tous nos tissus où les os accueillent et répercutent les vibrations, où l’air se propage au rythme de notre mouvement interne, et de notre relation au monde.
Un univers intérieur riche, à la fois unique et universel.
Un monde à soi que l’acte de se mouvoir contient, avec toutes ses composantes si multiples – du temps, de l’espace et de l’énergie. Croisant nos sentiments, nos émotions, nos états, notre humeur.
Un monde extérieur sonore très puissant. Des sons se confondent et se distinguent. Tintements, bruissements, claquements, frottements, percussions, respirations, voix, glissements, silences. Tous ces mouvements du monde interne et externe sont vivants : des sons, des rythmes, des pulsations, des bruits, des musiques, des textures, des voix, qui existent et vivent ensemble. Présences. Co-présences.
Notre oreille, notre peau, notre corps tout entier note, perçoit, écoute. Il participe à ce paysage sonore dans lequel nous évoluons, nous nous transformons.
Le stage nous amène ici à cette écoute fine de ce qui nous entoure, et ce qui se meut en nous. Tous ces silences qui font exister le son. Tous ces sons, ces vibrations, qui résonnent en nous, tous ces sons qui nous viennent du monde et qui se diffusent, qui touchent certaines zones de notre corps, de notre peau, de notre cerveau. Le silence fait exister le son. Que le son fait exister le silence. Et que son et silence étaient deux phases d un même phénomène.
Le mouvement sonore ou gestuel ici surgit, jaillit, se déploie à partir de cette tension « d’écoute ». Ou plutôt cette capacité à se rendre juste présent, disponible, ouvert et offert à ce qui se vit, pour laisser alors exister cet espace entre. Un espace de rencontre entre soi et le monde.
Une manière d’être au monde.
En se laissant traverser, toucher. En osant jouer de ce dialogue entre notre vulnérabilité et notre force interne. Cette force de vie.
Le geste devient musique, rythme. Le corps instrument, oreille, organe de perception, d’écoute. Le son comme une évocation. Évocation des sens, du sens.
Les propositions vont dans le sens d’ une appréciation de la présence du corps pour le rendre disponible au mouvement :
- éveil des sens et des sensations ;
- raffinement de la perception pour se sentir faisant parti de l’espace ;
- écoute de nos rythmes internes : battements, respiration, énergie, pulsation, circulation des fluides.
Jouer avec nos capacités, notre mobilité à partir de notre écoute, et de vivre : la richesse compositionnelle du corps – son état, sa texture, densité, consistance, élasticité pour composer avec.
Être dans la chose même et participer avec
- jouer de la musicalité d’un geste, des durées d’un mouvement ou déplacement (notion de phrasé : d’où part le mouvement, comment il voyage en soi, ses nuances, son début-déroulé-fin-résonance-résonance de la résonance),
- en s’appuyant sur le rapport au poids, à la gravité, à l’élan, à la suspension, au contact, à la pulsation organique, à la qualité de corps, à l’état du moment.
- Être conscient et se laisser toucher par l’espace autour – espace sonore, espace architectural, espace de l’autre, espace entre. – sentir-repérer- apprécier l’état des lieux et se laisser inviter par lui.
Jouer de la relation entre danseurs, musiciens, instruments, espace.
Établir le dialogue du corps avec le son au travers une écriture de l’instant, de la composition.
Créer des pièces improvisées.
Nous pourrons orienter aussi notre attention sur le son même, sa couleur, sa texture, sa hauteur, la pulsation, le temps, son origine, sa source.
LÊ QUAN Ninh : percussionniste de formation classique, mène depuis trente ans une activité musicale partagée entre interprétation de la musique contemporaine et im- provisation libre. Il fut un des membres fondateurs du Quatuor Hêlios, ensemble de percussion. Avec la violoncelliste Martine Altenburger, il fonde en 2006 l’ensemble] h[iatus, un ensemble de musique contemporaine dont ses membres sont à la fois interprètes et improvisateurs. En tant qu’improvisateur, il s’est consacré à plusieurs formations régulières avec des artistes comme Daunik Lazro, Michel Doneda, Beñat Achiary… Il entretient également une relation privilégiée avec la danse.
Il est l’un des directeurs artistiques de l’Association Ryoanji et du festival Le Bruit de la Musique qui développent un travail de création, de sensibilisation et de trans- mission consacrée à la création musicale contemporaine.
Emmanuelle Pépin explore depuis 1987, dans son travail de chorégraphe, interprète, performeuse et formatrice, les relations évidentes de la danse avec l’environnement. Détentrice d’un DE, d’une certification en shiatzu et BMC et curieuse d’expérimentations variées sur les sens et le phénomène de perception, c’est surtout une conviction forte que la danse est une essence, qui l’amène à trouver ses propres chemins artistiques et pédagogiques. Cette démarche s’appuie sur le comment l’écoute offre une attention fine, une conscience du tout où le geste est un acte radical, poétique et profondément humain.
« Suspendre en action » de Matthieu GAUDEAU
Depuis quelques années, je me passionne pour le tonus, ses variations, sa musicalité ; il est un carrefour passionnant pour aborder l’unité psycho-physique si chère aux pratiques somatiques.
Une grande partie du travail de la Technique Alexander est de percevoir en activité notre niveau de réactivité et de suspendre notre façon singulière et habituelle de répondre à certaines stimulations.
Ce temps de suspension, permet de mettre en évidence la façon dont nous sommes organisés dans l’instant par rapport à notre support (le sol ou partenaire) mais aussi à la gravité (les forces qui nous organisent) et comment nous vivons notre verticalité (dialogue entre ces forces de support et notre orientation, nos relations) et tout ceci s’exprime à travers le tonus. Et c’est justement avec ce tonus que nous dialoguons en Contact Improvisation et à travers lui que nous chutons…
Je remarque qu’en l’observant et en en développant « la lecture » il devient petit à petit un territoire partagé où peuvent s’organiser mais aussi se prédire les forces et les orientations en jeu dans le duo (confort et prises de risque).
Cette suspension (active) permet un « temps ouvert » où s’articulent très précisément écoute (accueil) et laisser-faire, deux gestes propres au contact improvisation.
Je vous propose donc d’explorer cet espace particulier de la suspension (inhibition dans le langage de la technique Alexander) de voir en quoi il est une porte d’entrée évidente vers un laisser faire qui permet
– à la danse d’émerger et de se complexifier.
– et enfin c’est depuis ce laisser faire que nous aborderons la technique (les différents plans de l’espace, les portés, les chutes), non pas comme éléments à atteindre mais comme chemins dans lesquels « se laisser explorer ».
Matthieu GAUDEAU: Comédien-Danseur-Professeur de la Technique Alexander. Il travaille comme interprète de 1997-2015 au sein des compagnies de spectacles vivants et de collectifs. Entre 2004 et 2006, il co-dirige le collectif « La Gouttière » au sein duquel il développe un travail de théâtre-danse performatif et d’écriture. Il se forme à la technique Alexander entre 2009 et 2013 et commence à repenser son enseignement et sa pédagogie en s’appuyant sur les principes d’inhibition et d’attention dirigée. Il se passionne pour l’organisation du geste humain et les relations entre attention et posture. De 2013 à 2016, il travaille au centre Etimoë auprès de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Par ailleurs, il est co-organisateur des Rencontres Internationales de Contact Improvisation à Paris depuis 2014. Membre fondateur des projets ICI et ICrEA et ILEDI (projets de recherches CNRS), il contribue au développement des protocoles expérimentaux autour de l’attention et l’attention conjointe et participe à la conception et à la mise en œuvre des interventions pédagogiques, des expériences qui évaluent la posture attentionnelle et au développement de l’outil pédagogique sur la thématique de l’attention
« La frontière fantôme » de SHERWOOD Chen
Ce stage offre une suite de recherches incisives applicables aux perceptions et à la performance. En déployant la recherche sensorielle (individuelle, en groupe et à deux), et des partitions d’improvisation, nous jouerons avec les frontières fantômes du toucher, de la mémoire, des sens et du travail de l’imaginaire. Comment peut-on créer des passages d’une frontière vers une autre, entre les multiples points d’appui à l’intérieur d’un corps et les stimulis externes à ce corps. Ceci afin d’accueillir la déstabilisation d’un corps curieux en tant que total phénomène incarné.
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This workshop offers a progression of incisive investigations applicable to perception and performance. With individual, group and partnered sensorial research and improvisation scores, we will play with phantom borders of touch, sensate memory and image work. How can we initiate border-crossings between multiple fulcra within a body and stimuli external to a body in order to welcome the destabilization of an inquisitive body as a total embodied phenomenon.
SHERWOOD Chen a travaillé comme performeur avec différents artistes dont Anna Halprin, Xavier Le Roy, Amara Tabor-Smith, Min Tanaka, inkBoat / Ko Murobushi, Sara Shelton Mann, Yuko Kaseki, Grisha Coleman et “l’agence touriste”. Il a mené des ateliers de mouvement et entrainé des compagnies internationales en studio et dans des environnements naturels et urbains dont Ménagerie de Verre, Oficina Cultural Oswald de Andrade, Independent Dance / Siobahn Davies Studios, Earthdance, Centro Nacional de las Artes, Chez Bushwick et Dock 11. Depuis plus de trente ans, il a contribué à perpétuer la recherche initiée par Tanaka qu’est le Body Weather, en collaborant avec de nombreuses personnes dont Christine Quoiraud.
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SHERWOOD Chen has worked as a performer with artists including Anna Halprin, Xavier Le Roy, Amara Tabor-Smith, Min Tanaka, inkBoat / Ko Murobushi, Sara Shelton Mann, Yuko Kaseki, Grisha Coleman and l’agence touriste. He has led movement workshops and trained companies internationally in studio and in natural and urban landscapes in places including Ménagerie de Verre, Oficina Cultural Oswald de Andrade, Independent Dance / Siobahn Davies Studios, Earthdance, Centro Nacional de las Artes, Chez Bushwick and Dock 11. For over twenty years, he has contributed to ongoing Body Weather research initiated by Tanaka and proponents at large, inclusive of co-leading workshops with Christine Quoiraud.